Françoise Hardy et Thomas Dutronc parlent mode

Publié le par TOTALLY HARDY

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Lui a le regard de sa mère, le sourire de son père, mais un talent bien à lui. Elle, une allure à faire pâlir d'envie plus d'une génération... Ensemble, ils se sont prêtés avec élégance à une séance de photos pour La Redoute et se confient en duo à L'Express Styles.

Pourquoi avoir accepté d'être mannequins pour le prochain catalogue de La Redoute?

Françoise: Nous avons éprouvé une certaine fierté d'être sollicités après des artistes de la trempe de Vanessa Paradis, Benjamin Biolay, Laetitia Casta ou Isabelle Adjani, invités des saisons précédentes. Ensuite, l'idée de travailler ensemble nous a amusés, même si j'ai horreur de prendre la pose.

Thomas: au risque d'être pris pour un flagorneur, je reconnais avoir une certaine proximité avec ce catalogue à la fois grand public et assez classe. Autant je n'aurais jamais vanté les mérites d'un yaourt, autant j'ai trouvé l'expérience intéressante.

Françoise, n'est-ce pas un paradoxe que de vous afficher ici comme mannequin, connaissant votre pudeur légendaire?

Françoise: C'est vrai. Je me suis d'ailleurs juré de ne plus jamais recommencer, même si les séances photo se sont divinement passées avec Gilles-Marie Zimmermann. Vous savez, comme beaucoup d'artistes, je suis bourrée de contradictions. Je suis introvertie et j'ai passé ma vie à exposer mes émotions dans mes chansons. C'est la seule chose dont je sache parler. J'ai horreur de l'exhibitionnisme... et pourtant je suis en train de rédiger mes Mémoires, qui seront publiés l'an prochain!

Françoise, vous avez été une icône avant-gardiste dans les années 1960, habillée par André Courrèges, Paco Rabane, Yves Saint Laurent... Etes-vous toujours intéressée par la mode?

Françoise: Je suis devenue une icône un peu malgré moi! Je me suis intéressée à la mode quand j'ai commencé à faire de la scène et à passer à la télévision. C'est comme ça qu'un jour, n'ayant rien à me mettre pour l'émission Dim Dam Dom,j'ai contacté André Courrèges, dont j'aimais les collections très épurées. Et que je me suis retrouvée dans tous les magazines avec ce fameux ensemble - tunique, pantalon, bottines blanches - révolutionnaire pour l'époque.

Et Paco Rabanne, comment l'avez-vous rencontré?

Françoise: Fortuitement! Jean-Marie Périer, avec qui je vivais à ce moment-là, m'avait photographiée en Paco Rabanne, lors d'un voyage en Egypte. Le succès de la série fut tel que, à la veille de ma tournée à Londres, je lui ai demandé de me confectionner ma tenue de scène, sachant que mon allure intéressait plus les Anglais que mes chansons! En tant que Française, j'étais un peu considérée comme une ambassadrice de la mode hexagonale. Cette combinaison métallique fit un tabac. Je regrette de ne pas l'avoir gardée. Jacques me le reproche, d'ailleurs. 

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Aujourd'hui, qui vous habille? Quelles sont vos boutiques préférées?

Françoise: Nicolas Ghesquière [NDLR: le couturier de Balenciaga] pour les grandes occasions. Quand j'ai été primée aux Victoires de la musique, en 2005, je portais une de ses vestes, chic et dépouillée comme j'aime. C'est quelqu'un que j'estime beaucoup. Mais, au quotidien, je m'habille dans le magasin Caroll en bas de la maison. Côté pulls, je vais régulièrement à l'Espace Cachemire et, pour les chaussures, chez Repetto.

Et vous, Thomas, comment définiriez-vous votre style?

Thomas: Mon style? Je ne pense pas en avoir un, mais c'est aux autres de le dire. J'adore l'élégance des manouches, toujours mâtinée d'excentricité. Lorsque je joue avec eux, je fais des efforts, mais, au quotidien, je m'habille plutôt sobrement. Souvent en noir et blanc pour éviter les associations malheureuses. Marier les couleurs réclame un vrai savoir-faire et une énergie folle. C'est trop de boulot pour moi!

Quelles sont vos marques fétiches?

Thomas: J'achète mes chemises tantôt chez Cerruti, tantôt chez Agnès b; mes pantalons chez Smalto ou chez Loft. Je ne porte plus de jeans depuis l'âge de 25 ans... J'estime avoir passé l'âge! Le détail pour lequel je suis prêt à «flamber»? Les chaussures de Dries Van Noten.

Pensez-vous qu'il y ait un style Hardy-Dutronc?

Françoise: Vous savez, nous travaillons peu notre allure, mais la marque de fabrique familiale, bien au-delà du vêtement, c'est le style antistar.

Thomas: Le style maison? La pudeur, la retenue et... l'humour!


Propos recueillis par Sylvie Wolff
LEXPRESS.fr du 14/12/2007



 

Publié dans INTERVIEWS

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